Biographie
Abd el
Hamid Ben Badis est né à Constantine en 1889. Il appartient à une fratrie
nombreuse. Son père, Mohamed el-Mostapha ben el Mekki était gros propriétaire
terrien dans la région et l'un des notables les plus influents de la ville de
Constantine et de ses environs.
Abdelhamid Ben Badis (arabe :عبد الحميد بن باديس), né le mercredi 4
décembre 1889 1 à Constantine, ville au nord-est de l'Algérie,
et décédé le mardi 16 avril 1940 dans la même ville, était une figure
emblématique du mouvement réformiste musulman en Algérie. Abdelhamid Ben Badis était
le fils ainé d'une famille de vieille bourgeoisie citadine, dont il
revendiquait les origines berbères remontant aux Zirides,
dynastie berbère musulmane fondée au xe siècle par Bologhine ibn Ziri. Il signait ses articles de
presse Abdul Hamid Ibnou Badis Essanhadji, c'est-à-dire de la confédération
berbère Sanhadja.
Ben Badis fonda en
1931 l'Association des oulémas musulmans
algériens. C'est dans le mensuel al-Chihab qu'il publia, de 1925 jusqu'à sa mort,
ses idées réformistes qui concernaient tant le domaine religieux que politique.
Ben Badis a
grandi dans un entourage pieux, ce qui fait qu’il a appris le Coran à l’âge de treize ans.
Il était alors conformiste. Très jeune, il est placé sous le préceptorat de
Hamdân Benlounissi, proche disciple du savant Abd el Kader El Medjaoui
(1848-1914). Hamdane Lounissi a marqué durablement la jeunesse de Ben Badis, si
bien qu'il n’a jamais oublié son conseil: « Apprend la science pour
l’amour de la science, non pas pour le devoir ». Hamdân Benlounissi lui
fit aussi promettre de ne jamais devenir fonctionnaire pour le compte de l'État
colonial de l'époque, la France. Il est aussi
connu pour avoir toujours défendu les droits des habitants musulmans de Constantine.
En 1908, à près de 20
ans, Ben Badis décide de commencer son premier voyage pour la science vers la mosquée Zitouna de Tunis qui était en ce temps-là un grand
centre de science.
À la mosquée Zitouna,
son horizon commence à s’agrandir. Il aimait prier allongé dans l'herbe. Il y
rencontre beaucoup de savants qui ont influencé sa personnalité et son
orientation. Parmi eux, le cheik Mohamed Al Nakhli qui a enraciné en lui
l’idéologie de la réforme, comme il lui a montré sa méthode pour comprendre le
Coran. Il y avait aussi le cheikh Mohamed Al Taher Ben Achour qui l’a guidé
vers l'amour de la langue arabe. Quant au
cheikh Al Bachir Safer, il poussa Ben Badis à s'intéresser à l’histoire et aux
problèmes contemporains des musulmans, ainsi qu'à trouver une solution pour
repousser le colonialisme occidental et ses effets. Après son retour en Algérie,
il commence aussitôt à enseigner à la mosquée Djamaa Al Kabir à Constantine. Mais ceux qui s'opposaient au
mouvement réformistemusulman,
ont voulu l'interdire, ce qui l’a poussé à partir de nouveau, mais vers le Moyen-Orient cette fois-ci.
À Médine
Après avoir accompli le pèlerinage à La Mecque et Médine,
Ben Badis y est resté trois mois pour donner des cours au masjid
al-Nabawi.
Il y rencontrera par la suite son ami et l’un des
partisans du mouvement réformiste musulman, le cheikh Mohamed Bachir El Ibrahimi. Cette
rencontre sera le point de départ de la réforme en Algérie,
puisque les deux se sont rencontrés et ont longuement discuté afin de mettre au
point un plan de réforme clair. Le cheikh Hussein Ahmed Al Hindi, résidant lui
aussi à Médine, lui a conseillé de retourner en Algérie qui avait besoin de
lui.
Sur la route du retour, Ben Badis visite la Syrie et la mosquée al-Azhar d’Égypte où
il rencontra beaucoup d'hommes de science et de littérature.
Son retour en Algérie
En 1913, Ben Badis retourne en Algérie et
s’installe à Constantine où il entame son travail
d’enseignement. Il commence par donner des cours à la mosquée, aux enfants puis
aux adultes. Par la suite, il commence à développer l’idée de fonder l'Association des oulémas musulmans
algériens. En 1936, Ben Badis participe à la fondation du Congrès
musulman algérien (CMA). Ce dernier est dissous durant l'été 1937. La même
année, Ben Badis revient à la tête de l'Association des oulémas musulmans
algériens. L’une des préoccupations majeures durant cette période de la vie de
Abdelhamid Ben Badis était la lutte contre la répression qui s'abattait sur les
patriotes algériens et la dénonciation de la propagande fasciste et des
agissements antisémites. Tout cela, il le faisait en pratiquant son travail
quotidien en tant que journaliste.
En 1939, Ben Badis fonde un club de football dénommé Mouloudia
Ouloum de Constantine (MOC). Le 16 avril 1940, Ben Badis meurt
dans sa ville natale Constantine. Il fut enterré en présence de
20 000 personnes. Ses obsèques prirent l'aspect d'une gigantesque
manifestation anticolonialiste. La fête nationale « Youm el Ilm », ou
Journée du Savoir, est célébrée en son honneur le 16 avril2.
Notes et
références
1. ↑ et
enregistré le jeudi 5 décembre 1889 au registre de l’état civil
2. ↑ Algérie
Presse Service : La célébration de Youm El-Ilm reflète l’intérêt accordé
par l’Etat à l’éducation des jeunes générationshttp://www.aps.dz/La-celebration-de-Youm-El-Ilm.html [archive]
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