le Sport
Le sport est un ensemble d'exercices
physiques se pratiquant sous forme de jeuxindividuels ou collectifs pouvant donner lieu à des compétitions. Le sport
est unphénomène quasi universel dans le
temps et dans l'espace humain. La Grèce
antique, laRome
antique, Byzance, l'Occident médiéval puis moderne, mais aussi l'Amérique précolombienne ou l'Asie, sont tous marqués par l'importance du sport. Certaines
périodes sont surtout marquées par des interdits.
Définitions
Le terme de « sport » a pour racine le mot de vieux français desport qui signifie « divertissement, plaisir physique ou de l'esprit »1. En traversant la Manche, desport se mue en
« sport » et évacue de son champ la notion générale de loisirs pour se concentrer sur les seules activités physiques. La langue allemande admet aussi le
terme « sport » et sa définition anglaise en 1831 ; la
France en fait usage pour la première fois dès 18282. Le sport, contrairement au terme d'esport,
exclut les jeux de société ou jeux de l'esprit qui
étaient très pratiqués en France à partir du xiiie siècle3. La frontière entre jeux et sports n'est pourtant pas
très claire. La Fédération française des échecs fondée en 1921 reçoit ainsi un agrément sportif du Ministère de la jeunesse et des sports en 2000, mais uniquement parce qu'elle était une fédération
« associée » au CNOSF4. Certaines pratiques traditionnelles posent également
problème : sport ou jeu ? La question reste encore ouverte.
Le sport moderne se définit par quatre éléments
indispensables :
·
La mise en œuvre d'une ou plusieurs qualités
physiques : activités d'endurance, de résistance, de force, de coordination, d'adresse,
de souplesse, etc.[réf. nécessaire]
·
Une activité institutionnalisée, ses règles tendent à être
identiques pour l'ensemble de la planète
Ces piliers qui mettent surtout en avant
l'organisation des différentes disciplines sportives n'excluent nullement les
pratiques comme le sport-loisir, le sport-aventure, le sport-santé, le sport scolaire ou l'éducation physique et sportive. Si la compétition est prédominante, il existe
toutefois d'autres formes de pratique mettant plutôt en avant le plaisir, la
santé, l'éducation ou l'épanouissement
Histoire
Débat historiographique
La question de l'histoire du sport bute sur
un débat qui oppose deux thèses.
Pour un courant de pensée, le sport est un
phénomène universel, qui a toujours existé et partout sous des formes très
diverses. Ce serait un « invariant culturel » (selon les termes de
Frédéric Baillette, enseignant et directeur de la revueQuasimodo). Cette
thèse est notamment soutenue en 1991 par le médecin français Jean-Paul Escande (Les avatars du
sport moderne, in Ardoino, Brohm, Anthropologie
du sport, Perspectives critiques, 1991)6. Cette thèse est
implicitement soutenue par ceux qui parlent de « sport antique », de
« sport médiéval », etc. Le médiéviste américain Charles Homer
Haskins est le premier
historien à utiliser le terme de « sport » dans le cadre d'une étude
portant sur le Moyen Âge dans son livre The
Latin Litterature of Sport (1927). Au début du xxie siècle, Wolfgang Decker (Institut d'Histoire
du Sport de l'École Supérieure du Sport de Cologne) et Jean-Paul Thuillier (directeur du
Département des Sciences de l'Antiquité à l'École normale supérieure) estiment que :
« contrairement à ce que l'on estime souvent, le sport n'est pas né à Olympie, pas plus qu'il ne
s'est éteint dans l'Attique ou lePéloponnèse. L'Égypte nous offre de
nombreuses scènes sportives, entre autres de lutte, dès le IIIe millénaire avant notre ère, et les
Romains, héritiers desÉtrusques sur bien des points
et en particulier dans ce domaine, ont peut-être créé le sport moderne, avec
ses spectacles de masse, ses clubs puissants et ses enjeux financiers colossaux7. »
Pour un autre courant de pensée, le sport est
un phénomène apparu à un moment précis de l'histoire et dans un contexte
particulier : au sein de l'élite sociale de l'Angleterre industrielle du xixe siècle.
Cette thèse est notamment développée en 1921 par l'écrivain allemand Heinz Risse (Soziologie des
Sports, Berlin, 1921 etSociologie du sport, Presses universitaires
de Rennes, 1991) qui estime qu'« il est erroné de regarder le passé avec
nos modes de pensée actuels et d'imaginer que les pratiques qui ressemblent à
celles que nous connaissons peuvent se rapporter à cette appellation
"sport" »6. Cette thèse est
notamment soutenue par l'historien français Roger Chartier et par les
sociologues Norbert Elias8,6 et Pierre Bourdieu9,10. En 2000,
l'historien du sport Philippe Lyotard (université de Montpellier) juge
qu'« il y a une coupure très nette entre le sport moderne et le sport
antique : c’est la notion de record (et donc de performance). Le record et
la performance expriment une vision du monde qui est profondément différente
entre les Grecs et les modernes. La culture du corps est différente. Pour les
Grecs, cette culture est rituelle, culturelle, d’inspiration religieuse, pour
les modernes, le corps est une machine de rendement11. »
À travers l'exemple des joutes au xve siècle en France et en Espagne, Sébastien Nadot avance dans sa thèse
intitulée Joutes emprises et
pas d'armes en Castille, Bourgogne et France, 1428-1470 (soutenue à l'EHESS en 2009) que l'on
peut effectivement parler de sport au Moyen Âge et que la plupart des
historiens confondent la notion de naissance avec celle de démocratisation du
sport quand ils évoquent son apparition seulement à partir du xviiie siècle12. Mais une autre
façon de résoudre la question est de forger la notion de « sport
moderne » pour distinguer ce phénomène d'autres pratiques historiquement
attestées. Dans une étude, une équipe de l'UFR-Stap de l'université de
Bourgogne estime ainsi en 2004 que « Le sport moderne, (..) renvoie à
l’idéologie de Coubertin, caractérisée par la
compétition, la performance, l’entraînement dans des structures
institutionnelles (fédérales et scolaires) afin de lutter contre l’oisiveté et
les risques de dégénérescence psychologique et physiologique de l’homme »13. Cette notion de
« sport moderne » est exposée par l'historien américain Allen Guttmann dansFrom Ritual To
Record, The Nature of Modern Sports (1978). Auteur notamment
de Sports: The First Five Millennia, Guttmann ne renonce
pas à l'emploi du mot « sport » de l'Antiquité à nos jours.
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