Abd
el-Kader
Abd
el-Kader ben Muhieddine (arabe : عبد القادر بن محي الدين), plus connu comme l'émir Abdelkader, est né en 1808 à El Guetna (près de Mascara)
en Algérie,
et mort le 26 mai 1883 à Damas (Syrie), est un homme politique et chef militaire algérien, écrivain et poète, philosophe et théologien, soufi, humaniste et exégète.
Surtout
connu pour avoir résisté de 1832 à 1847 à la conquête de
l'Algérie par la France,
il est considéré en Algérie
comme un symbole du combat contre le colonialisme et contre la domination française
et comme étant à l'origine
de l’État algérien moderne .
En France,
il fut considéré comme un adversaire honorable, un « Jugurtha moderne », et même, après son
retrait en Syrie, comme un « ami », en raison de la protection qu'il
donna en 1860 aux chrétiens de Syrie, qui lui valut d'être fait grand-croix de
la Légion d’honneur et titulaire de l’ordre de Pie IX.
La
vie d'Abd el-Kader se déroule principalement dans le cadre de la régence d'Alger, État apparu au début du xvie siècle,
dépendant formellement de l'Empire ottoman,
mais jouissant au début du xixe siècle
d'une grande autonomie. La Régence est sous l'autorité du Dey d'Alger,
qui dirige directement la région d'Alger, tandis que trois beys dirigent les
beyliks de Constantine, Médéa et Oran.
À
partir de 1827, la Régence est en conflit diplomatique avec la France de Charles X, qui en 1830, décide d'envoyer un
corps expéditionnaire à Alger. La prise de la ville marque le début de la
colonisation française. Dans les vingt années qui suivent, l'opposition aux
premières phases de la colonisation s'incarne dans deux personnalités agissant
séparément : Abd el-Kader dans l'Ouest et le Centre, et Ahmed,
bey de Constantine, dans l'Est.
L'éducation d'Abd el-Kader
Enfant précoce, il sait lire et écrire dès l'âge de
cinq ans ; à huit ans (1816), il fait avec son père le pèlerinage à la Mecque (le Hajj). Il est
autorisé à commenter le Coran et les traditions prophétiques à douze ans ; deux ans
plus tard, il reçoit le titre de hafîz,
destiné à ceux qui savent le Coran par cœur, en entier.
Son éducation se poursuit chez son oncle paternel,
Ahmed Bilhar, par l'étude du Coran et les
principes des sciences physiques et morales, de la géométrie et de
l'astronomie, la gymnastique, l'équitation et le maniement des armes.
Muhieddine envoie ensuite son fils à Oran, où il
passe dix-huit mois auprès d'un autre lettré, Sidi Ahmed ben-Kodja, qui lui
enseigne la politique.
rigines familiales
La date de naissance d'Abd el-Kader
n'est pas certaine : il naît probablement le 6 septembre 1808, dans le
beylik d'Oran, à El Guetna, village proche de Mascara, au sein d'une famille de lettrés
et de cheiks soufis originaire de la paysannerie algérienne7,8.
Il est le troisième fils du lettré
Sidi Muhieddine (ou Sayyidi Mahieddine) Ibn Mostafa, cheikh de l'ordre soufi de la Qadiriyya et
auteur d'un « Kitab irshad al-muridin » à destination des
novices dans la gnose9. Sa mère, Zohra (seconde épouse10 de Muhieddine), est une femme cultivée, fille du
cheikh Sidi Boudouma, chef d'une zaouïa assez influente deHammam Bou Hadjar (actuelle Wilaya d'Aïn Témouchent).
Abd el-Kader ferait remonter ses
origines à la tribu berbère des Banou Ifren11,12. Il se revendique également comme
un descendant d'Idris Ier13, et par conséquent descendant du prophète
(« rassul ») Mahomet14, par la branche des Idrissides. Il précise dans sa
lettre à Napoléon III en décembre 185215 la généalogie suivante : Abd el-Kader ibn
Muhieddine, ibn Mostafa (qui s’est installé définitivement dans la plaine
d’Ighriss), ibn Muhammad, qadi, ibn Ahmed, ibn Muhammad, ibn Abdel-Kaoui, ibn
Ali, ibn Ahmed, ibn Khaled, ibn Yussef, ibn Ahmed, ibn Bachar, ibn Muhammed,
ibn Massoud, ibn Taous, ibn Yacoub, ibn Abdelkaoui, ibn Ahmed, ibn Muhammad,
ibn Idriss II16, ibn Idriss I, ibn Abdallah El Kamel, ibn Hassan El Muthana, ibn
Hassan Essabt, ibn Fatima Zahra bint Rassul Allah.
L'émir Abd el-Kader (1832-1838
Premières opérations
Le nouvel émir se met à son tour à
prêcher la guerre sainte. Il s'efforce de créer une force
militaire permanente. Voyant l'armée française composée en grande partie
d'infanterie, il forme un corps de cavalerie capable d'attaquer et de
poursuivre ou d'éviter un combat inégal. Ce premier corps ne compte d'abord que
400 hommes. Pour entretenir des bataillons réguliers, il lève des taxes sur les
marchandises et des impôts et fait bâtir des magasins de vivres, d'armes et de
munitions.
Les premiers coups de main contre
les Français ont lieu dans l'Ouest de l'Algérie et l'opposent au général Louis Alexis Desmichels, gouverneur de la province d'Oran. En mai 1833, les
Français remportent plusieurs victoires et Desmichels s'empare de Mostaganem. L'émir, indigné de voir les Musulmans venir approvisionner
les marchés français, fait enlever le chef d'Arzew qui
vient de se soumettre, et le conduit à Mascara où il est condamné à mort. Au
mois d'octobre de la même année, ses troupes attaquent l'escorte de la
commission d'Afrique, forte de 1 800 hommes, près d'Aïn-el-Bidha, mais
sont battues .
À la mort de son père (1833), Abd
el-Kader se retire quelque temps à Mascara, puis revient à la tête de ses
troupes. Il fait bloquer la ville d'Oran par la tribu des Rharaba et couper
toute communication avec Mostaganem par la tribu des Hachem. La tactique
réussit, les arrivages cessent sur les marchés français.
Les tribus soumises cherchèrent à se
détacher des Français. Abd el-Kader, profitant de l'état des esprits, tendit un
piège aux Français : quatre furent faits prisonniers et un cinquième tué.
Le général Desmichels lui écrivit pour réclamer les soldats. Abd el-Kader
refusa, terminant sa réponse par un défi. Le général Desmichels, après le
combat, fit renvoyer les femmes et les enfants des douars tombés
aux mains des Français.
Le traité du 24 février 1834
Lorsqu'après cette sortie les
marchés d'Oran se furent un peu approvisionnés, le général Desmichels écrivit
de nouveau à Abd el-Kader pour lui demander une entrevue que l'émir refusa pour
marquer son rang souverain, au-dessus des généraux français (il ne daigna
accorder la faveur d'une entrevue qu'au maréchal Bugeaud, au général deLamoricière et
au duc d'Aumale). Abd el-Kader répondit à la lettre
du général Desmichels que l'Islam lui interdisait de se soumettre aux
envahisseurs, mais qu'il lui permettait d'accepter une paix si elle lui était
proposée. Il sentait alors le besoin de cesser les hostilités contre les
Français, et malgré les revers que ces derniers éprouvèrent près d'Oran, dans
un lieu nommé Dar-el-Bidah (« Maison blanche »), il continua les
négociations entamées, en engageant son agha, Mouloud
ben Atrrach et le caïd Ouled Mahmoud, pour s'entendre
en dehors d'Oran, avec le séfarade Mandoukaï Amar, sur les bases d'un traité de
paix qui allait être passé entre la France et lui. Abd el-Kader insistait pour
avoir Mostaganem, mais se voyant refuser sur ce point, il demanda Arzew, où il
parvint à établir de fait son autorité sans l'accord des Français.
Carte de
l'état sous la domination de l'Émir
1. cessation
des hostilités entre les Arabes et la France ;
2. liberté du
commerce pleine et entière ;
3. remise immédiate
des prisonniers.
Les négociateurs d'Abd el-Kader
(civils et militaires de la province), amendèrent avec habileté une partie des
conditions posées par les Français et le traité fut signé le 24 février 1834.
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