Moustapha Lutfi al-Manfaluti

Mustafa
Lutfi al-Manfaluti (né le 30 décembre 1876 à Manfalut –
mort le 25 juillet 1924 au Caire) (arabe : مصطفى لطفي المنفلوطي) est un romancier, nouvelliste etessayiste égyptien. Il devint célèbre en traduisant et en adaptant
plusieurs célèbres pièces théâtrales occidentales, avec un style utilisant
l'important potentiel de lalangue arabe.
Biographie
Mustafa Lutfi est né le 30 décembre 1876 à Manfalut dans le gouvernorat d'Assiout en Haute-Égypte. Sa famille (d'origine
arabe par son père et turque par sa mère) se réclamait descendante de Hussein ben Ali, le petit-fils de Mahomet. Mustafa Lutfi reçut une
éducation religieuse très stricte à l'école coranique de Jala Ad-din al-Assiouti, un éminent
cheikh égyptien, poursuivant ainsi la
tradition familiale. Il étudia ensuite à l'université Al-Azhar, au Caire où il suivit les cours du cheikhMohammed Abdou, et fut très influencé
par ses idées progressistes et réformatrices. C'est à cette époque là que son
talent littéraire surgit. Il commença à écrire des poèmes à l'âge de seize ans
et à s'intéresser à la littérature arabe, en étudiant notamment des auteurs
antiques tels que Ibn al-Muqaffa, Al-Jahiz, Al-Mutanabbiou encore Abu-l-Ala al-Maari. Mais ses poèmes critiques envers le Khédive Abbas II d'Égypte et la colonisation britannique lui
valurent d'être emprisonné six mois, pendant qu'il étudiait encore.
Après avoir terminé ses études, il travaille comme secrétaire de l'Assemblée
Législative de 1913 à 1921, puis se consacra entièrement à l'écriture. Peu avant sa mort, il
rencontra le leader nationaliste égyptien Saad Zaghloul et adhéra à ses idées politiques.
Mustafa Lutfi meurt le 25 juillet 1924 au Caire, après un long combat
contre la maladie.
En tant qu'essayiste, al-Manfaluti s'attache à dénoncer les disparités sociales et l'injustice
faites aux femmes. Cependant, sa critique sociale puise sa force dans les
préceptes de l'Islam,
qu'il dit vouloir débarrasser des traditions, à l'opposé des penseurs
occidentaux.
Cette vocation dénonciatrice et réformatrice se retrouve dans ses
nouvelles, qui se concluent souvent par une morale ou un commentaire édifiant.
Mais l'œuvre d'al-Manfaluti se démarque par son style, qui consiste en une prose narrative moderne, libérée des règles
de la rhétorique ancienne inapte à exprimer les idées
nouvelles. L'écriture d'al-Manfaluti se veut aisée et sans fioritures. Ses
détracteurs lui reprochent cependant la redondance des synonymes, et le soin
apporté au style plus qu'au sens précis. Ce à quoi ses partisans répondent en
soulignant l'aspect ornementé et le prestige de sa prose rimée.
C'est dans ce style unique qu'al-Manfaluti entreprit de traduire, ou
plutôt de transposer sous forme de romans, Sous
les tilleuls d'Alphonse Karr, Pour la couronnede François Coppée, Le Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand, Paul et Virginie de Bernardin de Saint-Pierre. Déjà les Âbarate contenaient des adaptations de La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils et, de Chateaubriand, Atala et Le
Dernier Abencérage. Non exemptes de contresens, de pages ou de chapitres
manquants, ces traductions ont contribué à faire passer en Égypte les idées et
le goût de la littérature romantique française. Si le style mis au point par
Manfaluti semble aujourd'hui dépassé, il n'en demeure pas moins qu'il a permis
l'introduction dans la littérature arabe de genres jusque-là étrangers, la nouvelle et le roman.
0 التعليقات:
إرسال تعليق